Laetitia Clin
Comme Si
Comme si nous n'étions qu'un tas d'os
Montage savant d'une anatomie complexe
Pourtant bien vivant, à la peau parfois rose
Ou colorée des mélanges de genre et de sexe.
Comme si nous n'avions pas de besoins essentiels
Primaires comme la nature première de l'homme
Ou secondaires comme l'humain dans le monde actuel
Où nous ne sommes que des bêtes sans sommes.
Comme si combler les besoins rimait avec calvaire
Chaque action coûte en énergie, en réflexion
Pour remplir les vides du nécessaire, échapper à l’enfer
Du dénuement, du rien, du manque, de la privation.
Comme si la société ne voyait pas notre détresse
Nos luttes de survie, nos incompréhensions du système
Aucune facilité, c'est la misère que l'on nous laisse
Nous humains, motivés, désireux d’une vie sans problème.
Comme si en haut, plus haut, là-bas les faiseurs de lois
Ne voient pas la réalité comme on la reçoit, cruelle
Ni les affres de nos désaffiliations, notre chute vers le bas
Ni les larmes des familles, des gens dans ce tas de poubelles.
Comme si dans notre pays tout coulait de source
Que nos dirigeants étaient conscients de la valeur d'une vie.
Hélas non, ils nous voient comme cotés à la bourse
Nous ruinent la santé et la vie, parfois à la folie.
Comme s’il n'y avait pas d'autres possibles
Que de fonctionner sur un système archaïque bancal
Inhumain, où seuls les riches ne sont pas pris pour cible,
Par les soucis, les impôts et taxes qui nous font si mal.
Comme si l'injustice était une banalité
Devant laquelle l'on ne doit surtout pas plier ;
Face à laquelle l'on se doit de lutter, de hurler
Crier a tue-tête « j'ai le droit d'exister ».
10/01/2017