En conclusion provisoire, qu’est-ce que je retiens de ces faits, chiffres et considérations diverses ?
Trois choses pour « la plus petite ville du monde » :
Trois choses pour « la plus petite ville du monde » :
- Il n’est pas possible de croire en une quelconque honnêteté philanthropique de la part des investisseurs des projets développés à Durbuy. Ce n’est pas un jugement de valeur, ce n’est pas un procès de personnes, c’est un constat de faits. Qui qu’ils soient, tant Bart Maertens que Marc Coucke et d’autres s’ils en sont, sous toutes formes possibles, ont trop d’intérêts en jeu que pour s’encombrer de quoi que ce soit d’autre que de la recherche à toutes fins de rentabiliser les capitaux investis.
En affaires, on peut perdre 415 millions d’euros par la chute du cours d’une action qu’on ne contrôle pas en se mordant les doigts en silence. On manipule du capital à risque, c’est le jeu. Mais on ne peut pas se permettre de galvauder 110 millions investis dans un projet dont on détient tous les leviers de contrôle. Dans le premier cas, c’est la faute à pas de chance ou une erreur de jugement ; dans le second, c’est une incapacité de gestion que l’honneur ne tolère pas.
On ne peut d’ailleurs pas en vouloir aux intéressés de défendre becs et ongles leurs patrimoines et d’essayer de les faire fructifier. Nous en ferions sans doute tous autant, même si ce n’est pas de la même manière. C’est d’ailleurs pour cela que nous ne sommes pas aussi fortunés. C’est aussi pour cela que nous sommes peut-être plus riches… d’autres choses. Mais là, je verse dans la morale, ce qui n’est pas mon propos ici.
En dehors de cette pointe d’ironie, il faut bien comprendre le processus psychologique sous-jacent. C’est lui qui est important. Il faut bien comprendre que les comportements des hommes ne sont pas différents suivant leurs degrés de fortunes. Pour un milliardaire, les choses se passent de la même manière que pour vous. Vous pouvez perdre un mois de salaire que vous avez joué au lotto en vous résignant et personne ne vous plaindra (fallait pas jouer mon cher !) mais si vous faites un mauvais achat équivalent à un mois de salaire vous poursuivrez le vendeur sans relâche pour obtenir remboursement et tout le monde vous approuvera parce que ça pourrait lui arriver aussi. Nous sommes, hommes, ainsi faits. Marc Coucke est un homme, comme vous et moi. - Par ailleurs, au regard du reste et malgré l’annonce d’un investissement total de 110 millions d’euros, le projet Coucke / Disney - Land à Durbuy ne pèse pas le « risque » de 110 millions dans le portefeuille de l’investisseur. Acheter des hectares de terres, des maisons, des restaurants, etc ne représente pas réellement des investissements risqués. On peut toujours aménager, louer, revendre, concéder en franchise ou en gestion, louer pour l’élevage ou la chasse, etc.
Les choses se corsent singulièrement lorsqu’il s’agit d’installer des infrastructures qui devront drainer des millions de visiteurs pour être rentabilisées. Là, le pari est beaucoup plus incertain et les dégâts collatéraux occasionnés à l’habitat, la nature et la population sont gigantesques.
C’est là que tout le danger réside pour les Durbuysiens. Au risque d’indisposer, je le répèterai encore : il n’y a pas de place pour les sentiments dans les affaires. Et, par voie de conséquence directe, il n’y a rien de plus risqué que les affaires engagées sur des coups de cœur. Nous sommes dans ce cas de figure. Ainsi, malheureusement, si demain Marc Coucke éprouvait une désaffection subite pour Durbuy (allez savoir, les amours des hommes sont parfois tellement versatiles !), il pourrait séance tenante tout abandonner sur place et déserter complètement la ville. Les conséquences seraient déjà maintenant désastreuses et essayer de remettre les choses dans leur pristin état coûterait beaucoup, beaucoup plus que 110 millions d’euros. Si cela était encore possible. On est aujourd’hui en droit d’en douter. La perte pour Marc Coucke serait, elle, tout à fait relative. - Pour l’heure, peut-être qu’elles s’aggraveront encore mais à ce stade, les blessures déjà portées dans le paysage de Durbuy, à tous les niveaux, laisseront des balafres et des cicatrices indélébiles dans les vies des habitants de Durbuy et pour ceux à venir.
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